Historique du château


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Le château du Wildenstein (Le Rocher Sauvage) est situé au moyen-âge dans la principauté de l’abbaye de Murbach, qui englobe alors les vallées de Saint-Amarin et de Guebwiller.
 
Durant près d’un siècle (13ème siècle), la vallée de Saint-Amarin a été le théâtre de conflits entre les abbés de Murbach et les comtes de Ferrette. Ces derniers, turbulents voisins territoriaux n’ont cessé de revendiquer des droits et fiefs à l’abbaye, parfois par la force. L’un des enjeux pour les Ferrette, est le contrôle de la vallée de Saint-Amarin et de sa route commerciale, dont ils détiennent le débouché, à Thann.
 
En 1312, les relations semblent être à l’apaisement. Le comte de Ferrette, Ulrich III et l’abbé de Murbach Conrad von Stauffenberg signent successivement deux actes concernant pour l’un, un dédommagement pour les descendants des sires de Saint-Amarin le 20 décembre 1312, et un autre plus général concernant la vallée de Saint-Amarin daté du 24 juillet 1312.
 
Dans ce dernier document apparait pour la première fois le nom de Wildenstein.
 
Le comte de Ferrette promet entre autres, à l’abbé de Murbach de ne construire aucun château sur les terres abbatiales et de défendre les intérêts du monastère. Il est précisé plus loin que la montagne de Wildenstein est donnée en fief par le comte Ulrich III de Ferrette à son oncle, Pierre de Bollwiller.
 
De ce premier château construit probablement par Pierre de Bollwiller, nous ne savons pas grand-chose. Les sources écrites étant quasiment inexistantes.
 
En 1377, le fief est engagé à Guillaume de Waldner, mais ce dernier meurt sans descendance mâle en 1386, le fief retourne alors aux Bollwiller.
 
A l’extinction de la branche comtale en 1324, le comté de Ferrette devient possession Habsbourgeoise et les Bollwiller, leurs vassaux directs.
 
En 1536, l’abbé de Murbach rachète à Jean de Bollwiller, avec l’accord des Habsbourg, ses droits sur la haute vallée de la Thur ainsi que sur le château de Wildenstein alors à l’abandon.
 
En 1552, le roi de France Henri II s’allie avec des princes protestants du Saint-Empire, opposés à l'autorité du parti catholique aux ordres de l'Empereur Charles Quint.
Henri II monte une expédition en direction de l’Alsace et s’empare des évêchés de Toul, Metz et Verdun, mais ne pousse pas plus loin. 
 
Une des conséquences de cette expédition royale, est la demande de l’empereur Charles Quint, à l’abbaye de Murbach de faire reconstruire entièrement le château afin d’en faire une forteresse de garnison contrôlant des cols vosgiens proches des risques d’incursions françaises.
 
Pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), l’abbaye confie dans un premier temps le château aux troupes du duc de Lorraine, Charles IV (allié des Habsbourg), puis l’abbaye de Murbach demande son placement sous la protection du roi de France.
 
Le château subit un premier siège à l’été 1634, mais ne recevant pas de secours, se rend aux français le 5 août 1634.
Au printemps suivant, il est repris par un coup de main de soldats lorrains.
 
Un traité de neutralité est alors signé alors entre les Français et les Lorrains.
 
Mais lorsque le roi de France apprend que le duc de Lorraine y tenait des rassemblements, il fut bombardé le 6 avril 1646 et détruit dans le mois qui suivi.
 
À partir de 1693, il servira de carrière pour les constructions des habitants de la vallée.

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ancienne vue tunnel + tour sommitale
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DESCRIPTION

Aujourd’hui, le château appartient à la Collectivité européenne d’Alsace et est géré par le Syndicat Mixte du barrage de Kruth-Wildenstein, lequel confie depuis 2006 des travaux annuels de consolidation à l’association de chantier d’insertion « Patrimoine et Emploi ».
 
Le château du Wildenstein est construit sur un îlot granitique à 670m d’altitude. Cette situation stratégique permet au château de contrôler les déplacements dans la vallée de la Thur et notamment vers les cols d’Oderen, du Bramont et du Bussang qui est une ancienne route commerciale.
 
Le château reconstruit au 16ème siècle occupe toute la plateforme sommitale du Schlossberg sur une longueur d’environ 200m sur 70m de large.
 
Il fait partie des plus grands châteaux d’Alsace. La plupart des vestiges visibles semblent dater de cette époque et répondent aux principes défensifs de l’époque : l’accès se fait par une barbacane, un îlot défensif de forme triangulaire franchissable par des ponts.
Le château propose à la suite de la barbacane comme entrée, une galerie de 30m de long creusée dans la roche (cas unique dans la région).
Au centre de la plateforme trônait la chapelle, ainsi que deux logis, une possible écurie et quelques dépendances. Des tours de garde flanquaient le mur d’enceinte. Deux en contrôlaient l’accès sur sa partie nord.
A l’est, le mur surplombe la route sur près d’une centaine de mètres de haut, ce qui en fait une véritable citadelle du vertige.


intérieur tunnel (photo)
vue aérienne depuis coté Markstein
vue aérienne ruines + Kruth
vue ruines depuis le dessus